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HAITI, "la petite Espagne"

Numéro 7, juin 2002

Haïti en bref

Nom : République d’Haïti
Position géographique : occupe le tiers occidental de l’île d’Haïti
Climat : tropical humide
Capitale : Port-au-Prince
Population : 6,6 millions d’habitants
Groupes ethniques : Noirs (majoritaires), Mulâtres
Religion : christianisme, vaudou
Langue : créole haïtien et français
Monnaie : gourde


Bordé au nord par l’océan Atlantique, à l’est par la République Dominicaine, au sud par la mer des Caraïbes et à l’ouest par le canal du Vent, le pays dont la capitale est située au fond du golfe de la Gonâve, s’étend sur 27 750 km2. L’île a été découverte le 6 décembre 1492 par Christophe Colomb qui l’a nommée la Española, ou Hispaniola, «la petite Espagne». Avant d’être dévastée par les conquistadores espagnols l’île d’Haïti ou encore Ayti («montagneux» en langue des aborigènes) a été habitée par les indigènes Taino. Sous la domination espagnole et française, l’île a été partagée politiquement en deux colonies, qui au XIX-ème siècle sont devenues deux pays indépendants : la République Dominicaine à l’est et la République d’Haïti à l’ouest. Haïti est le plus ancien Etat indépendant du continent américain après les Etats-Unis, et la première république noire.

Haïti est un des pays les plus pauvres du monde et une partie importante de sa population survit dans des conditions très précaires. La situation alimentaire des Haïtiens suscite depuis bien des années l’inquiétude des organisations humanitaires. Touchée à la fois par la sécheresse et les tempêtes, l’agriculture haïtienne n’est pas aussi performante qu’elle le pourrait. La plupart des fermes sont de petites exploitations familiales où l’on pratique des cultures vivrières (maïs, manioc, patates douces, haricots, riz), des exploitations plus importantes fournissent les rares produits exportables : canne à sucre, café, sisal, cacao, noix de coco, tabac et coton. La pêche reste extrêmement artisanale et le bois sert à la fabrication de produits artisanaux (masques, sculptures) destinés essentiellement à l’exportation. L’industrie est en grande partie consacrée à la transformation des produits agricoles : café, sucre et sisal. L’industrie manufacturière produit essentiellement du textile, des matières plastiques et du ciment. Quelques usines d’assemblage (matériel électronique notamment) travaillent pour l’exportation.

Langue et culture

La peinture naiveLe terme «créole» se rencontre depuis le début de la colonisation française. C’est en effet le mot portugais crioulo dérivé du verbe criar, signifiant élever, nourrir, qui a donné le substantif «créole». L’emploi du terme en français est attesté dans la région des Caraïbes vers 1670 où il sert à désigner toute personne africaine, européenne ou métissée née et élevée aux colonies. Très vite il commence à qualifier un certain jargon qui n’a que très peu de ressemblance avec la langue portugaise et qu’on nomme la langue créole. Plus de deux cents langues créoles ou apparentées ont été enregistrées. Elles sont classées par les spécialistes d’après leurs langues-bases européennes. C’est ainsi qu’on distingue: des langues créoles à base anglaise, portugaise, espagnole, néerlandaise et française.

Depuis 1976, le Comité international des études créoles organise des congrès qui se réunissent régulièrement dans les différents pays créoles.

La culture haïtienne est riche en traditions africaine, française et créole. La langue créole, les traditions et la religion locales sont de plus en plus valorisées, avec, par exemple, l’émergence d’un théâtre, de spectacles musicaux et de danses typiquement créoles. Les sculptures de bois et les ouvrages de ferronnerie.

S’il y a un art pour lequel Haïti est connu le plus, c’est bien la peinture. L’Haïti regorge de peintres de talent. La peinture, dite “naïve”, a toujours fait partie, comme la musique, du quotidien des Haïtiens. Les peintures sont belles, riches, généreuses, colorées, expressives ; il s’y dégage une forte émotion, un élan de sentiments et de vérité. Dans ces peintures est décrite la vie quotidienne, les paysages, les cérémonies religieuses. La peinture haïtienne est inspirée par l’histoire et la politique. On la trouve partout, sur les bus typiques (tap-tap), sur les maisons, sur les murs... Mais aussi cette peinture est très liée à la religion chrétienne et culte vaudou.

Le Vaudou

Les chrétiens représentent environ 95 % de la population, mais beaucoup d’Haïtiens pratiquent également le vaudou. Le terme vaudou (vodu ou vodun), désigne au Dahomey (devenu la république du Bénin) et au Togo les dieux ou les puissances invisibles que les hommes essaient de se concilier15, individuellement ou collectivement, pour s’assurer une vie heureuse.La ceremonie vaudou

Le vaudou s’est transporté, avec les migrations d’esclaves et au prix de certaines transformations, de l’Afrique jusqu’en Haïti.

Folklore pour les uns, ensemble de superstitions pour les autres, le vaudou haïtien a été regardé la plupart du temps comme un héritage africain en voie de disparition. Que représente-t-il dans la société haïtienne où il est le plus développé?

Le vaudou apparaît, pour la plupart des Haïtiens, comme le seul refuge contre une exploitation économique implacable et contre un système culturel étranger (langue, école, régime administratif, religion, institutions juridiques, etc.) auquel ils ont été contraints à se soumettre.

Le vaudou continue à être pratiqué avec une sérénité déconcertante. Le vaudou, d’abord, offre à ses fidèles toute une mythologie et un ensemble de pratiques rituelles qui rendent compte à la fois de l’origine du monde, des lois de la nature, de tous les aspects de la vie sociale et individuelle et de tous les événements. Donc, au-dessus de tout, il existe Dieu, ou le “Grand Maître”, créateur des génies qui sont au service de l’homme.

Visiter Haïti

Haïti fascine les touristes avides d’expérience surtout. Bien que ce soit un des pays les plus pauvres dans le monde, que la plupart des citoyens souffrent d’un genre d’oppression22 ou d’un autre, Haïti est fier d’avoir été la seule nation à s’être libéré avec succès de l’esclavage.

Les Haïtiens à tous les niveaux sont très sensibles à la manière dont ils sont traités par les étrangers, communément appelés “blanc”. Si vous les traitez avec chaleur et considération, ils répondront avec enthousiasme et amitié. Il n’y a pas d’hostilité envers “blanc”; si vous vous sentez menacé, c’est certainement le résultat d’un malentendu !

Le bus typique, taptapLe contact de l’œil est très important; il n’est pas évité comme dans quelques autres pays. L’humour joue un rôle important dans les interactions sociales; les Haïtiens survivent en riant d’eux et de leur situation. Les Haïtiens sont physiques23, touchent et flirtent beaucoup. Il est important de reconnaître la présence de chaque personne dans une rencontre sociale avec une poignée de main ou un signe de tête affirmatif.

Quand vous allez vers la campagne, vous souhaitez le bonjour ou bonsoir à n’importe qui que vous rencontrez. Salut se dit aussi à n’importe quelle heure du jour. Café ou coca sont souvent offerts par les paysans riches aux visiteurs (le café haïtien est parmi le meilleur dans le monde).

N’attendez pas de réponses franches aux questions sur la richesse d’un paysan, propriété ou revenu. Il est aussi supposé que chaque “blanc” est riche et par conséquent il est légitime d’essayer de vous séparer de votre richesse. Les tentatives pareilles devraient être traitées avec humour.

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