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J comme JASPER

Numéro 9, mars 2003

Des gens, des lieux et des événements sont commémorés grâce à un réseau de lieux historiques nationaux qui s’étend à travers le Canada et qui aide les Canadiens à préserver leur héritage culturel.

Un peu partout à travers le monde, le Canada est synonyme de neige et de froid. En réalité, le climat canadien change beaucoup d’une région et d’une saison à l’autre. Même au cœur de l’hiver, un bon chandail sera souvent suffisant pour visiter Victoria. Mais pour visiter Churchill au cours de la même période, il faudra s’habiller comme un véritable Inuit. D’accord, au Canada, les charmes de l’été sont doux et caressants, mais ceux de l’hiver sont énergisants! La beauté sauvage des paysages engourdis et des arbres empesés de neige invite à l’exploration, alors que dans les villes, l’atmosphère est réchauffée par de nombreux festivals. L’hiver au Canada c’est une bonne possibilité de passer des vacances qui sortent de l’ordinaire. Surtout si la région choisie est celle de l’extrémité ouest du pays.

Depuis des millions d’années, le vent, l’eau et la glace sculptent le paysage de la vallée de la Maligne. Aujourd’hui, on peut voir leurs œuvres d’art toujours inachevées: montagnes escarpées, vallées glaciaires et profonds canyons creusés dans le calcaire.

La chaîne de montagnes des Rocheuses, dont les sommets varient entre 3 000 m et 4 000 m, est située dans les provinces de l’Alberta et de la Colombie-Britannique, et recouvre le territoire du Yukon. Ayant plus de 22 000 km2 de superficie, cette vaste région, reconnue dans le monde entier pour ses beautés naturelles hors du commun, accueille des millions de visiteurs chaque année. Riche de plusieurs parcs nationaux et provinciaux qui englobent les plus belles régions de la province, le sud de la Colombie-Britannique, dont le climat est le plus modéré du Canada, offre un paysage très varié, depuis les neiges éternelles en passant par des cours d’eau qui foisonnent8 de poissons jusqu’aux vallées désertiques. Malgré son territoire très maritime, les trois quarts du territoire de la Colombie-Britannique s’élèvent à plus de 930 m d’altitude.

Jusqu’au XIXème siècle, les autochtones parcourent régulièrement ce territoire pour y chasser. Au début des années 1800, le commerce des fourrures y amène des Européens à la recherche des meilleurs passages à emprunter dans les montagnes. Leurs récits ne tardent pas à attirer dans l’ouest des explorateurs et des alpinistes du monde entier.

Les premiers parcs nationaux canadiens sont créés dans un but lucratif. On considère que les parcs et leurs panoramas spectaculaires peuvent attirer la classe aisée et ainsi accroître l’utilisation des trains de voyageurs tout en stimulant le développement économique aux limites d’un jeune pays en pleine croissance. En 1885, année de l’achèvement du chemin de fer transcontinental, cette philosophie de gestion se traduit par la création d’une petite réserve à proximité des sources sulfureuses de Banff, considérées comme possédant des propriétés médicinales. Les sources thermales de Banff attirent de nombreux malades. Le gouvernement de l’époque entrevoit les avantages économiques qu’il pourra tirer du contrôle des ressources de l’endroit plutôt que de confier la gestion au secteur privé. Grâce à la Loi du Parc des Montagnes-Rocheuses, les sources demeurent entre les mains de l’Etat.

La protection des sources thermales entraîne la fondation d’autres parcs dans l’Ouest canadien, surtout dans les montagnes au sud. Les avantages économiques potentiels liés à l’aménagement incitent à la création de ces parcs.

En 1907, il est évident que les deux voies ferrées transcontinentales franchiront bientôt la vallée de l’Athabasca. Les députés de la Chambre des communes adoptent une loi visant la création d’une réserve forestière de 13 000 km2 qui englobera les montagnes au nord. Ainsi le 14 septembre 1907, voit le jour la réserve forestière Jasper. C’est le plus grand et le plus septentrional des quatre parcs canadiens des Rocheuses qui forment un site du patrimoine mondial de l’UNESCO. Jasper c’est aussi une petite ville balnéaire rustique qui doit son nom à un magasin d’approvisionnement, bâti en 1813 par des commerçants de fourrures sur la rive du Lac Brûlé et baptisé Jasper House, d’après son commandant Jasper Hawes.

Avec sa faune, ses lacs alpins bleus-verts pittoresques, ses montagnes escarpées et ses vallées abritant d’immenses forêts, le parc national Jasper est l’un des parcs nationaux les plus impressionnants du monde. L’éloignement de grands centres urbains et l’intégrité relative de son écosystème reproduisent l’époque de la colonisation des montagnes Rocheuses. Chaque année, au-delà de 3 millions de visiteurs franchissent l’entrée et plus de 1,8 millions de personnes explorent le parc pour profiter de sa beauté sauvage.

Les mots ne manquent pas pour décrire ce parc national qui a tant à offrir. Les adeptes de kayak et de rafting s’éclateront dans les tumultueuses rivières des alentours et les fous de vélo tout terrain s’en donneront à cœur joie. Le téléphérique du mont Whistler (2 469 m) les transporte au sommet pour enivrer d’un panorama grandiose. Une balade le long du canyon Maligne mène à une chute de 23 mètres qui s’engouffre tumultueusement dans un passage escarpé. On peut louer une barque et se prélasser dans l’alcôve de l’éblouissant lac Maligne, entouré de montagnes aux neiges éternelles.

Oiseaux, écureuils, cerfs, wapitis, orignaux, chèvres de montagne, mouflons d’Amérique, ours, coyotes… il est probable que l’une de ces espèces croise la route du visiteur. Les Nations Unies ont fait des parcs des Rocheuses canadiennes un site du patrimoine mondial en raison, notamment, de la diversité phénoménale des espèces animales qui s’y trouvent. Le parc national Jasper protège 53 espèces de mammifères, qui dépendent d’une gamme variée d’habitats, dont certains que les hommes fréquentent eux aussi. Lorsqu’on explore le parc, il ne faut pas oublier qu’on est en visite dans le domicile des animaux. Leur santé et leur survie dépendent des gestes des humains. On doit donc s’efforcer de limiter le plus possible l’impact qu’on a sur leur habitat.

Le parc est géré comme une aire naturelle, et les dangers propres au milieu sauvage en font partie intégrante. C’est à ses visiteurs qu’il incombe d’assurer leur propre sécurité. Il faut donc être prudent. Ne pas partir seul en excursion. Apporter suffisamment d’eau et de nourriture. Mettre des vêtements supplémentaires dans le sac pour le cas où le temps se gâterait.

Les promenades panoramiques sont une des activités les plus populaires dans le parc national Jasper. Ce n’est pas par hasard: en hiver, les routes du parc offrent des paysages tout à fait spectaculaires. Certaines routes secondaires sont cependant fermées à la circulation pour être converties en pistes de ski de fond. Près du mont Edith Cavell, le glacier Angel donne des frissons par sa splendide beauté. Le glacier Arthabasca plus au sud impressionne aussi. Le sentier Sulphur Skyline mène au sommet d’un pic d’où la vue est spectaculaire. On peut y voir serpenter la vallée de gravier de la rivière Fiddle, le mont Utopia et de nombreux pics calcaires du chaînon Miette. Pour un peu de détente, les sources thermales Miette sont prêtes à accueillir dans un cadre enchanteur!

Quoi de plus naturel que de se laisser conquérir par les paysages extrêmes et grandioses des Rocheuses et des nombreux fjords, archipels et littoraux des îles qui sculptent la Colombie-Britannique! En ski alpin, sur une piste de poudreuse, en randonnée pédestre sur un sentier forestier!

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